Paru en 2023 au Japon et composé de 4 tomes, Love Agency (ou Renai Daikou) fait son apparition en France aux éditions Pika édition le 5 février 2025. On retrouve alors Aka Akasaka, le créateur de Love is War et plus récemment de Oshi no Ko.
Les racines de la vraie Kon
Kon découvre le nouveau Pon… et ce qu’elle voit la laisse sans voix ! Devant elle se tient un homme confiant, affiné, au regard assuré… mais toujours avec cette façon de parler exaspérante et ces gestes légèrement irritants. Pas de doute, c’est bien lui !
En voyant ce changement, elle décide de se confier à sa seule amie, Mari Mari. Elle lui parle de ce collègue Pon : un « type moche et rondouillard » devenu beau, qui a énormément changé physiquement. Mari Mari ajoute qu’elle connaît quelqu’un d’autre qui a fait exactement la même chose pour se transformer… pour quelqu’un qu’il aimait. Kon ne dit rien, mais dans sa tête, tout semble soudainement plus clair. Plus tard, elle se confie à son patron : elle réalise que Pon est amoureux d’elle. Pourtant, un doute persiste : est-ce qu’elle mérite vraiment d’être aimée ?
Mais autre chose la perturbe. Quand Pon est avec elle, il l’agace, il l’énerve sans cesse… pourtant, elle se sent capable de rester elle-même, la vraie Kon. C’est un mélange étrange qui la trouble. Qu’est-ce que ce sentiment signifie ? Après tout, même si elle travaille dans le domaine de l’amour, elle ne connaît pas vraiment ça. Durant son enfance, elle n’a eu que très peu d’affection… Alors comment faire pour être aimée et aimer en retour quand la confiance manque ?
Le poids des liens
Les rôles s’inversent cette fois, c’est Mari Mari qui conseille Kon. Pourtant, derrière ses grands sourires et ses airs détendus, Mari Mari doit aussi faire face à ses propres soucis. Alors que Kon et Pon décident de s’unir pour l’aider à se rapprocher de Seki, leur client, ils découvrent rapidement que les choses ne sont pas aussi simples qu’elles en ont l’air.
Au début, Mari Mari ne voyait en Seki qu’un homme comme un autre. Rien de plus. Mais, petit à petit, à force de passer du temps avec lui, elle découvre un homme attentionné, sincère et bienveillant. Quelqu’un de vrai. Quelqu’un qui la fait se sentir bien. Et sans même s’en rendre compte, elle commence à l’apprécier. Pourtant, quelque chose la bloque, encore et toujours.
Ce quelque chose, c’est sa mère. Une mère trop présente, trop intrusive, qui refuse que sa fille ait un petit copain. Une femme fragile psychologiquement, marquée par son propre passé, et qui n’hésite pas à rabaisser sa fille, ou à parler des hommes avec mépris. Pour elle, ils ne valent rien, et Mari Mari doit s’en méfier. Sous son toit, impossible d’aimer qui que ce soit d’autre.Mari Mari vit alors un véritable tiraillement. D’un côté, elle veut suivre son cœur, vivre une histoire sincère avec Seki. De l’autre, elle redoute la colère et le rejet de sa mère.
Son cœur lui dit d’avancer, mais sa peur la retient. Elle devra pourtant choisir : écouter la voix qui la rabaisse depuis toujours, ou enfin s’écouter elle.
Se reconstruire ensemble
Voilà un tome qui s’avère particulièrement difficile, tant par les thématiques abordées que par la sincérité des émotions qu’il transmet. C’est aussi le dernier tome de Love Agency, une conclusion à la fois douce et amère, mais terriblement humaine.
On y découvre une Kon bien plus sensible qu’elle ne le laisse paraître. Derrière cette fille fermée, au ton parfois sec, se cache en réalité une véritable âme tendre. Le lecteur découvre enfin ce qu’elle a toujours cherché à cacher : ce sentiment d’être de trop, de gâcher l’ambiance, de ne jamais trouver sa place. Elle pense souvent que le monde se porterait mieux sans elle, même si elle n’a pas le courage d’y mettre fin. Après avoir quitté l’école pour fuir le regard des autres, elle s’est enfermée dans sa solitude, tout en rêvant, au fond d’elle, d’une vie normale, simple et lumineuse. De son côté, Mari Mari doit affronter une mère tyrannique et manipulatrice, une relation aussi étouffante que destructrice.
Ce dernier volume met en lumière les blessures profondes des deux jeunes femmes, mais aussi leur évolution. Leur lien, déjà fort, devient plus sincère et solide que jamais. Entre confidences, douleurs révélées et désir d’avancer, ce tome clôt la série avec justesse et émotion. Une belle conclusion pour une œuvre qui parle d’amour, certes, mais surtout d’acceptation de soi et de reconstruction.