Paru en 2023 au Japon et composé actuellement de 4 tomes (toujours en cours) Promenons-nous dans l’espace (ou I Want To Walk In Space With You) est désormais disponible en France aux éditions Glénat.

Quand le mystère s’invite dans la classe
Kobayashi est un élève qui passe totalement inaperçu… ou presque. À vrai dire, il est là sans vraiment être là : il s’endort constamment en cours, oublie ses manuels, et semble n’avoir aucun intérêt pour ce qui se passe autour de lui. L’école ? Une corvée de plus dans son quotidien. Son attitude détachée n’a rien de surprenant, et personne ne s’attend vraiment à ce qu’il change.
Mais tout bascule avec l’arrivée d’un nouvel élève : Uno. Dès son premier jour, il attire l’attention, et pas forcément pour de bonnes raisons. Bruyant, excentrique, il parle fort, sourit sans raison apparente, et garde toujours sur lui un étrange carnet qu’il ne lâche jamais. Une présence dérangeante pour certains, intrigante pour d’autres… et suffisante pour tirer Kobayashi de son apathie.
Très vite, les rumeurs enflent dans la classe. Qui est vraiment Uno ? Pourquoi avoir choisi ce lycée en particulier ? Son comportement étrange cache-t-il quelque chose de plus sombre ? Certains vont jusqu’à imaginer qu’il pourrait être un ancien élève harcelé, venu ici pour échapper à son passé.
Le poids des apparences
De son côté, Kobayashi ne prête pas vraiment attention aux rumeurs autour d’Uno. Ce qui l’importe, c’est de garder son travail, un défi auquel ses amis ne croient pas une seconde. Certains vont même jusqu’à lancer un pari : il tiendra peut-être un mois… mais sûrement pas plus.
Et il faut reconnaître que les choses commencent très mal. À peine arrivé, Kobayashi enchaîne les maladresses et multiplie les erreurs. Pour lui, qui a déjà tant de mal à se concentrer à l’école, il n’est pas évident de trouver sa place dans le monde du travail. Très vite, le découragement s’installe et une idée s’impose à lui : démissionner. Sa confiance en lui, déjà fragile, s’effondre peu à peu.
C’est alors qu’un soir, sur le chemin du retour, il croise Uno. Fidèle à lui-même, le nouveau venu affiche toujours cette humeur joyeuse et insouciante qui contraste avec l’abattement de Kobayashi. Par réflexe, ce dernier lui propose une glace, mais Uno refuse poliment, expliquant qu’il doit d’abord demander l’accord de sa famille. Une réaction qui surprend Kobayashi : pourquoi avoir besoin d’une autorisation pour une simple glace ?
L’étonnement grandit quand Uno accepte que Kobayashi l’accompagne sur le chemin de sa maison. Malgré son allure de dur à cuire, Kobayashi sent qu’il doit lui venir en aide. Mais il ne s’attendait pas à ce qui l’attendait derrière la porte : Satsuki, la sœur d’Uno. Une jeune femme belle et mystérieuse, dont la présence ne laisse pas Kobayashi indifférent…


Derrière le sourire de Uno
Le lendemain, Kobayashi reste fidèle à lui-même : peu motivé à suivre les cours et incapable de se concentrer. En face de lui, Uno est toujours assis avec son mystérieux carnet, un objet qui intrigue Kobayashi, mais sans vraiment retenir son attention.
C’est son ami Saku qui, incapable de contenir sa curiosité, décide d’arracher le carnet des mains de Uno pour y jeter un œil. Pour la première fois, le sourire constant de Uno disparaît. À la place, un visage paniqué, presque désemparé. Saku, lui, s’amuse à lire à voix haute ce qu’il y trouve : des notes détaillant chaque petite action du quotidien… Faire son lit, laver sa boîte à bento, se brosser les dents… Tout est minutieusement noté.
Plus Saku rit, plus Uno s’éloigne, mal à l’aise et honteux. Agacé par l’attitude de son ami, Kobayashi reprend rapidement le carnet et se dépêche de le rendre à son propriétaire, qui l’accueille avec un profond soulagement.
C’est alors que Kobayashi comprend enfin l’importance capitale de ce carnet. Pour la première fois, Uno se confie. Il explique qu’il possède une excellente mémoire, mais qu’il est incapable de gérer plusieurs choses à la fois. Dans les environnements bruyants ou remplis d’inconnus, il perd ses repères, se sent désorienté, comme projeté dans l’espace. Le carnet est son fil conducteur, son repère vital pour ne pas perdre pied.
Kobayashi, qui jusque-là trouvait Uno étrange, réalise qu’ils ne sont peut-être pas si différents. Cette sensation d’être perdu, de ne pas toujours savoir où trouver sa place… il la connaît lui aussi, peut-être mieux qu’il ne voudrait l’admettre.