LIVRES / MANGA

Shin Tokyo

DATE DE SORTIE
15/10/2025
AUTEUR
Sakaki Kenji
ÉDITEUR
TYPE
Manga
NOMBRE DE PAGE
208 pages
PRIX
7,95 €

Il existe un lieu mystérieux où sont envoyés les criminels condamnés à mort afin d’y être exécutés par des gardiens tous plus impitoyables les uns que les autres : l’Underground.

Une classe d’élèves de première de Tokyo s’y retrouve piégée après avoir assisté au suicide de leur professeur principal. Parmi eux, Yomi et Yami, des frères jumeaux, tentent d’échapper à la sentence mortelle du bourreau qui les attend, tandis que leurs camarades périssent les uns après les autres…

Parviendront-ils à survivre à cet enfer ?

Paru en 2022 au Japon et comptant 12 tomes, Shin Tokyo est disponible en France aux éditions Mangetsu. Le manga est écrit par Sakaki Kenji, également à l’œuvre de Egnima, sorti en 2010

Droit d’auteur : SHIN TOKYO © 2022 by Sakaki Kenji

Shin Tokyo

Le lien invisible

Yomi, dix-sept ans, a horreur d’une chose : le harcèlement, sous toutes ses formes et ceux qu’il en soit victime ou simple témoin. Son professeur principal, monsieur Yabuuchi, en fait justement les frais. Jour après jour, il subit les moqueries et les humiliations de ses propres élèves. Pour Yomi, c’est intolérable. Ce qui n’était au départ qu’un comportement déplacé a désormais largement dépassé les bornes.

Coups, insultes, photos humiliantes… Kashiwagi et sa bande ne reculent devant rien et prennent un malin plaisir à détruire leur professeur. Cette fois, Yomi décide d’intervenir, malgré sa faible carrure. Mais il est rapidement maîtrisé, incapable de se défendre.

Heureusement, son frère jumeau Yami surgit à temps pour le protéger. Il n’a pas eu besoin d’être prévenu : il a ressenti la douleur du coup porté à son frère. Depuis leur naissance, les deux garçons partagent un lien unique et mystérieux : lorsque l’un souffre, l’autre ressent exactement la même douleur. C’est inexplicable, presque surnaturel… et pourtant bien réel.

De son côté, monsieur Yabuuchi tente tant bien que mal de garder la tête haute. Mais dans son regard, on comprend qu’il est déjà trop tard.

L’autre côté du Tokyo

Jour de sortie pour la classe de Première A. Les élèves sont surexcités, impatients de profiter d’une journée loin des cours. Tous se réjouissent… sauf leur professeur principal, monsieur Yabuuchi. Lui sait déjà ce qui l’attend : des élèves indisciplinés, moqueurs, cruels, qui n’ont pour lui ni respect ni pitié.

Mais aujourd’hui, Yabuuchi a pris une décision irrévocable. Cette fois, il compte bien mettre un terme à tout cela. Sous les yeux de ses élèves, il décide d’en finir avec la vie. Un geste désespéré, certes, mais mû par une intention bien précise : punir ceux qui l’ont poussé à bout.

Sa mort n’est pas seulement un acte de désespoir. C’est une malédiction. Car, selon une légende urbaine, il existerait un Tokyo parallèle, un monde souterrain appelé l’Underground, où les âmes des meurtriers sont envoyées pour expier leurs fautes. Là-bas, ils sont condamnés à affronter leurs propres péchés sous la forme de cauchemars sans fin.

Et ce jour-là, les élèves de Première A deviennent à leur tour les victimes de cette légende. Témoins du suicide de leur professeur, mais aussi responsables de sa souffrance, ils sont désignés comme coupables. Sans comprendre comment, sans même pouvoir réagir, ils basculent tous dans un autre monde.

Un monde où la punition les attend. Un monde où le mot « harcèlement » prendra un tout autre sens.

Shin Tokyo
Shin Tokyo

Le Jugement de Benkei

Les élèves n’ont pas le temps de prononcer un mot d’excuse que leur professeur s’effondre déjà au sol. Un silence pesant s’abat, brisé seulement par les cris étouffés et les pleurs. Mais avant même qu’ils ne puissent comprendre ce qu’il vient de se passer, tout bascule.

Le bus dans lequel ils se trouvent se met à trembler violemment, puis s’immobilise… suspendu dans le vide, au-dessus du Rainbow Bridge. À travers les vitres, Tokyo n’a plus rien de familier : la ville semble plongée dans une nuit sans fin. La Tour de Tokyo, autrefois symbole de modernité et de lumière, se dresse désormais comme une silhouette menaçante, déformée, presque vivante. Plus aucun doute : ils ont basculé dans un autre monde. Un monde où leurs fautes ne resteront pas impunies.

Alors qu’ils cherchent une issue, une présence surgit sur le pont.
Une silhouette immense, drapée de noir. Son visage, masqué, laisse deviner un regard froid et inhumain. Les élèves sont terrorisés : l’homme qui se tient devant eux n’est autre que Musashibô Benkei, le célèbre moine guerrier du folklore japonais, connu pour sa force et sa cruauté sans égale.

S’il est ici, ce n’est pas par hasard. Il est le gardien de ce pont, chargé d’empêcher quiconque de s’enfuir. Et pour remplir sa mission, il n’hésitera pas à tuer. La première épreuve commence. Objectif : s’échapper du pont. Mais Benkei est déjà en marche, et il lame réclame du sang. Sur trente-deux élèves, combien survivront ?

CONCLUSION

Voilà une sortie que j’attendais avec une grande impatience chez Mangetsu ! Passionnée d’horreur, je suis toujours à l’affût de nouvelles œuvres capables de me surprendre et de me faire frissonner.

Dès les premières pages, le ton est donné. Pas de longue mise en place, pas de faux suspense : on entre directement dans le vif du sujet avec un thème fort et dérangeant, celui du harcèlement scolaire. Mais ici, la victime n’est pas un élève comme on pourrait s’y attendre. C’est un professeur.  Ce point de vue montre à quel point la cruauté peut se manifester dès le plus jeune âge.

Puis, très vite, tout bascule. Le professeur, poussé à bout, décide d’en finir  et sa mort déclenche une série d’événements aussi terrifiants qu’inexpliqués. Les élèves se retrouvent piégés dans un Tokyo alternatif, une version cauchemardesque de la ville où ils devront affronter leurs propres fautes. Chacun d’eux, qu’il ait participé activement ou simplement fermé les yeux, sera puni.

Et c’est là, selon moi, la véritable force de Shin Tokyo : le manga ne s’arrête pas à une simple histoire d’horreur. Il interroge la responsabilité collective, la culpabilité et le silence des témoins. Même ceux qui n’ont pas agi sont coupables de leur inaction, et c’est ce message qui rend la lecture aussi troublante que captivante.

Visuellement, le titre ne déçoit pas. Les illustrations sont puissantes, détaillées et parfois d’une brutalité saisissante. Certaines scènes gores sont particulièrement marquantes, sans jamais tomber dans la surenchère gratuite (même si, je l’avoue, quelques plans typiquement “fan service” comme les petites culottes m’ont paru un peu dispensables). Rien de choquant cela dit : on y retrouve plutôt ce clin d’œil ironique aux clichés du cinéma d’horreur.

Composée de 12 tomes, la série promet une montée en puissance progressive, entre mystère, horreur et psychologie. Le tome 3 est d’ailleurs déjà annoncé pour février 2026, et je peux dire que j’ai hâte de découvrir la suite !

En résumé, Shin Tokyo s’impose comme un excellent manga d’horreur, aussi dérangeant que fascinant. Une œuvre qui mêle légende urbaine, drame humain et réflexion morale. Si vous aimez les récits où la peur se mêle à la culpabilité, ce titre est fait pour vous.

Cet article a été rédigé avec un service presse

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