Paru en 2022 au Japon et comptant 12 tomes, Shin Tokyo est disponible en France aux éditions Mangetsu. Le manga est écrit par Sakaki Kenji, également à l’œuvre de Egnima, sorti en 2010
Droit d’auteur : SHIN TOKYO © 2022 by Sakaki Kenji

Le lien invisible
Yomi, dix-sept ans, a horreur d’une chose : le harcèlement, sous toutes ses formes et ceux qu’il en soit victime ou simple témoin. Son professeur principal, monsieur Yabuuchi, en fait justement les frais. Jour après jour, il subit les moqueries et les humiliations de ses propres élèves. Pour Yomi, c’est intolérable. Ce qui n’était au départ qu’un comportement déplacé a désormais largement dépassé les bornes.
Coups, insultes, photos humiliantes… Kashiwagi et sa bande ne reculent devant rien et prennent un malin plaisir à détruire leur professeur. Cette fois, Yomi décide d’intervenir, malgré sa faible carrure. Mais il est rapidement maîtrisé, incapable de se défendre.
Heureusement, son frère jumeau Yami surgit à temps pour le protéger. Il n’a pas eu besoin d’être prévenu : il a ressenti la douleur du coup porté à son frère. Depuis leur naissance, les deux garçons partagent un lien unique et mystérieux : lorsque l’un souffre, l’autre ressent exactement la même douleur. C’est inexplicable, presque surnaturel… et pourtant bien réel.
De son côté, monsieur Yabuuchi tente tant bien que mal de garder la tête haute. Mais dans son regard, on comprend qu’il est déjà trop tard.
L’autre côté du Tokyo
Jour de sortie pour la classe de Première A. Les élèves sont surexcités, impatients de profiter d’une journée loin des cours. Tous se réjouissent… sauf leur professeur principal, monsieur Yabuuchi. Lui sait déjà ce qui l’attend : des élèves indisciplinés, moqueurs, cruels, qui n’ont pour lui ni respect ni pitié.
Mais aujourd’hui, Yabuuchi a pris une décision irrévocable. Cette fois, il compte bien mettre un terme à tout cela. Sous les yeux de ses élèves, il décide d’en finir avec la vie. Un geste désespéré, certes, mais mû par une intention bien précise : punir ceux qui l’ont poussé à bout.
Sa mort n’est pas seulement un acte de désespoir. C’est une malédiction. Car, selon une légende urbaine, il existerait un Tokyo parallèle, un monde souterrain appelé l’Underground, où les âmes des meurtriers sont envoyées pour expier leurs fautes. Là-bas, ils sont condamnés à affronter leurs propres péchés sous la forme de cauchemars sans fin.
Et ce jour-là, les élèves de Première A deviennent à leur tour les victimes de cette légende. Témoins du suicide de leur professeur, mais aussi responsables de sa souffrance, ils sont désignés comme coupables. Sans comprendre comment, sans même pouvoir réagir, ils basculent tous dans un autre monde.
Un monde où la punition les attend. Un monde où le mot « harcèlement » prendra un tout autre sens.


Le Jugement de Benkei
Les élèves n’ont pas le temps de prononcer un mot d’excuse que leur professeur s’effondre déjà au sol. Un silence pesant s’abat, brisé seulement par les cris étouffés et les pleurs. Mais avant même qu’ils ne puissent comprendre ce qu’il vient de se passer, tout bascule.
Le bus dans lequel ils se trouvent se met à trembler violemment, puis s’immobilise… suspendu dans le vide, au-dessus du Rainbow Bridge. À travers les vitres, Tokyo n’a plus rien de familier : la ville semble plongée dans une nuit sans fin. La Tour de Tokyo, autrefois symbole de modernité et de lumière, se dresse désormais comme une silhouette menaçante, déformée, presque vivante. Plus aucun doute : ils ont basculé dans un autre monde. Un monde où leurs fautes ne resteront pas impunies.
Alors qu’ils cherchent une issue, une présence surgit sur le pont.
Une silhouette immense, drapée de noir. Son visage, masqué, laisse deviner un regard froid et inhumain. Les élèves sont terrorisés : l’homme qui se tient devant eux n’est autre que Musashibô Benkei, le célèbre moine guerrier du folklore japonais, connu pour sa force et sa cruauté sans égale.
S’il est ici, ce n’est pas par hasard. Il est le gardien de ce pont, chargé d’empêcher quiconque de s’enfuir. Et pour remplir sa mission, il n’hésitera pas à tuer. La première épreuve commence. Objectif : s’échapper du pont. Mais Benkei est déjà en marche, et il lame réclame du sang. Sur trente-deux élèves, combien survivront ?