Dans l’abîme du temps
On commence par le plus vieux des 4. C’est l’histoire du professeur Nathaniel Peaslee. Il enseigne l’économie politique à l’université Miskatonic. Il mène une vie paisible à Arkham avec sa femme et leurs trois enfants. Jusqu’au jour où il va avoir un malaise en plein cours.
À son réveil, le professeur est dans son lit. Après un coup d’œil dans le miroir, il a beaucoup de mal à se reconnaître. Tout lui paraît étrange et il a même du mal à se sentir bien dans son corps. La surprise sera la plus importante quand il se retrouvera devant son fils bien plus âgé.
Après la visite du médecin, son fils et le spécialiste lui expliqueront qu’il a eu ce malaise, il y a plus de cinq ans et demi. Alors que pour Nathaniel, cet événement a eu lieu hier. Il est bien forcé de constater que son fils et lui-même ont vieilli. Non content de devoir digérer cette amnésie, sa femme a divorcé et a obtenu la garde des deux plus jeunes enfants. De plus, son fils témoigne que le lendemain de son réveil, il semblait être un autre homme. Même son visage était différent tant ses expressions n’étaient pas identiques à ce qu’il connaissait de son père.
Comment donner un sens à tout ça ?
Afin de ne pas devenir complètement fou, Nathaniel se met en quête de comprendre ce qu’il a fait pendant cette période d’absence et bien vite, il découvrira qu’il a fait des recherches étranges. Entre autres sur des sciences occultes, sur l’histoire et bien d’autres ouvrages aux dialectes différents. Le professeur essaie de trouver un sens à ce que son autre faisait pendant ce temps. Mais heureusement, son fils est resté auprès de lui malgré tout et cela lui permet de ne pas sombrer.
Et il aura de plus en plus de mal à digérer tout ça. Surtout à cause des nombreux cauchemars qu’il fait sans cesse d’une cité inconnue habitée par des créatures monstrueuses de la grande-race de Yith.
À force, il finira par se tourner vers la psychologie et d’autres cas semblables au sien. Il en conclura qu’il a inventé tout cela par des corrélations et des inspirations sur les civilisations anciennes. Cela apaisera un peu son esprit. Et afin de servir la science, il mettra par écrit son expérience via divers travaux. Par la suite, ils furent publiés et après ses dures années, Nathaniel pensait enfin pouvoir tourner la page.
Mais un jour, il reçoit une lettre d’un ingénieur réputé qui lui enverra la photographie de ruines qu’il reconnaîtra immédiatement. Il se rendra alors compte que ses rêves étaient bien plus réels qu’il ne voulait bien le croire. Il part alors vers l’Australie pour en avoir le cœur net.
La Couleur tombée du ciel
Arkham est une ville entourée de vallées dont l’une est l’objet d’une légende particulière. Afin de mener à terme les projets d’un futur barrage qui risque d’inonder toute cette vallée, un jeune homme se rend sur les lieux. Elle est appelée la lande foudroyée et vu le spectacle sous ses yeux, il comprend tout de suite pourquoi. La terre est aride. Tout est ravagé comme si tout avait pris feu. Cette zone apparaît comme une tâche d’acide au milieu d’un bois. Et l’homme ne se sent pas du tout à l’aise.
Il reste un habitant, proche de cette région, désolée. Bon nombre de gens lui avaient signalé de ne pas devoir prendre au sérieux ses propos, mais il voulait quand même entendre ce qu’il avait à dire. C’est alors que le vieux Pierce lui raconte l’histoire des Gardner.
La vérité sur les Gardner
Tout est arrivé à cause d’une météorite qui est tombée dans le terrain de son voisin, juste à côté du puits dont il reste les ruines aujourd’hui. Nahum Gardner était fier au début. C’était un peu l’attraction du coin. Les scientifiques sont vite venus voir ce qu’ils pouvaient en tirer, mais étrangement, le caillou dégageait toujours de la chaleur, et en plus, il rétrécissait de jour en jour. Jusqu’à ce qu’il disparaisse, foudroyé par la foudre. Cependant, les différents examens avaient révélé une couleur étrange au sein de la météorite. Une couleur inconnue qui ne se trouvait pas sur les spectres.
Nahum a continué sa routine, prenant soin de sa ferme ainsi que de sa famille. Toutefois, il ressentait de la fatigue qui ne cessait de l’accompagner. Puis vint le temps des récoltes et les deux amis constatèrent que les fruits des arbres étaient bien plus gros que la normale. Mais l’impression de chance est vite passée, dès lors que Nahum en goûta un pour constater que c’était infecte. Et malheureusement, d’autres plantations avaient le même problème. Ce qui voulait dire qu’une grande partie de sa récolte était perdue. Il réalisa très vite que tout cela devait être dû à la météorite. Celle-ci avait dû empoisonner la terre.
L’hiver venu, la famille Gardner semblait s’isoler de plus en plus, mais Ammi Pierce s’inquiétait pour son ami. Nahum ne pouvait pas lui expliquer, mais il sentait que quelque chose de bizarre se tramait dans le coin. Et c’est lorsqu’Ammi tomba nez à nez avec un très gros lièvre, effectuant des bonds surnaturelles, qu’il comprit que son ami devait être pris au sérieux.
Dagon
Le premier récit du livre intitulé “Celui qui hantait les ténèbres” concerne “Dagon”.
Un prisonnier de guerre réussit à s’échapper d’un paquebot capturé par les allemands. Il se retrouve seul en mer dans un canot de sauvetage avec des provisions. Mais après cinq jours, il ne voit rien à l’horizon et il commence à désespérer d’être sauvé.
Jusqu’à une nuit, il se réveille sur une terre étrange. Celle-ci est boueuse et pleine de carcasse en décomposition avancée. L’odeur est d’ailleurs insoutenable, mais l’homme ne démoralise pas et entreprend de parcourir ces lieux. En effet, tout autour de lui, il ne voit pas la mer et pourtant son canot est bien là, échoué près de lui.
Celui qui hantait les ténèbres
Le second récit concerne un écrivain et peintre du nom de Robert Blake. Alors qu’il séjourne à Providence, dans l’état de Rhode Island, l’artiste peine à trouver l’inspiration pour une nouvelle œuvre. Lui qui aime se baser sur les mythes, les rêves et les superstitions, son regard ne cesse d’être attiré par une église qu’il aperçoit au loin par la fenêtre de son bureau. Curieusement, aucun oiseau ne veut se poser sur la flèche de ce bâtiment. Trouvant cela étrange, il sent que cela pourrait être bénéfique pour son travail.
Il se décide à parcourir la ville à la recherche de cet édifice. Alors qu’il le voyait au loin, en plein dans les rues, il peine à trouver la route qui y conduit. Étrangement, lorsqu’il demande des informations au passant, ou même au facteur, personne ne souhaite le renseigner.
Finalement, il la trouve et un agent de police lui explique qu’il ne doit pas visiter ces lieux, car un mal monstrueux y a résidé par le passé. Cette église est d’ailleurs marquée par cette présence, car elle était occupée par une secte démoniaque. Celle-ci avait d’ailleurs attiré des êtres abominables que seule la lumière pouvait repousser. C’est grâce au père O’Malley, qui a pratiqué différents exorcismes, que tout est rentré dans l’ordre. Mais depuis, l’homme est mort et l’édifice est laissé à l’abandon.
De plus, l’agent prévient l’écrivain. Il lui ordonne de laisser les créatures des ténèbres là où elles sont, afin de ne pas prendre le risque de les réveiller. Mais l’écrivain n’écoute pas les conseils du policier et il s’introduit par effraction dans le bâtiment, trop attiré par la curiosité et les mystères qu’il pourrait renfermer.
Cauchemar d’Innsmouth
Nous sommes en 1927, Robert Olmstead entreprend un voyage en quête de ses origines. Arrivé à Newburyport, il souhaite se rendre à Arkham d’où était originaire sa mère. Cependant, le train à vapeur étant trop cher pour lui, le guichetier lui signale qu’il existe un bus passant par Innsmouth. Mais la ville est en proie à d’étranges rumeurs : secte, démons, habitants en proie à une maladie les rendant difformes et bien d’autres choses qui finissent par attiser de plus en plus la curiosité du jeune Robert.
Alors que l’employé et son collègue tentent de l’en dissuader, la masse d’informations étranges ne fait que pousser encore plus le jeune voyageur à s’y rendre. Il décide alors de prendre le bus le lendemain matin. Et après un voyage où il se sentira de plus en plus mal à l’aise, il constatera à destination que la ville est bel et bien étrange, mais qu’il aurait peut-être mieux fait de ne pas y mettre les pieds.
Ma préférence :
Ce paragraphe est totalement subjectif, et même si j’aime chacune de ses œuvres, ci-dessous, je les ai classé par préférence.
La première est “Le cauchemar d’Innsmouth” car je trouve qu’elle est très complète et que la fin est surprenante.
La deuxième est “La couleur tombée du ciel” car j’ai vraiment eu énormément d’empathie pour cette famille qui subit tous les malheurs du monde. Ça m’a fait penser à la vie qui peut être parfois si dure avec certains alors que pour d’autres, tout leur sourit. Ce récit m’a vraiment fait ressentir du stress et de l’angoisse tellement j’étais plongée dedans.
La troisième est “Dans l’abîme du temps” car le pourquoi de l’amnésie de plusieurs années de Nathaniel est un sujet hyper intéressant. Je suis vraiment subjuguée par cette idée. D’autant plus que Lovecraft est mort en 1937. Ce récit a été créé un an avant sa mort et que le professeur confie à son fils qu’il a connaissance de la seconde guerre allemande avec les génocides et les armes de destruction massive.
La quatrième est “Celui qui hantait les ténèbres” qui est intéressante, mais on sent tout de suite comment va se dérouler toute l’intrigue.
Et je termine par “Dagon” qui est courte et se termine un peu “paf”.
