Sorti en 2015 au Japon, Sacrifical Vote est un Seinen traitant de différentes thématiques dont la vengeance et le harcèlement. C’est en 2019 que ce manga dramatique fait son apparition en France. Il aura fallu au total 7 tomes pour conclure la série, tous sont actuellement disponibles aux éditions Delcourt.
Avant de vous dévoiler notre avis sur ce manga nous tenons néanmoins à vous prévenir: Sacrificial vote est destiné à un public averti, et vous allez très rapidement comprendre pourquoi…
L’élève modèle
Sacrificial vote nous met dans la peau de Minato Imbari, fraîchement arrivée au lycée privé de Yanagisawa. Minato est une jeune adolescente discrète et qui ne cherche en aucun cas à avoir des problèmes. Très régulièrement, elle rend service à Kanna Iriyama, une jeune fille populaire mais également, camarade de sa classe. Celle-ci ne s’occupe guère du bien être de Minato et a plutôt tendance à l’ignorer. Malgré cela, la jeune fille persiste à donner bonne impression en étant à ses ordres. De toute manière, Minato n’a pas la force de se défendre. La lycéenne est de nature réservée et pour elle, il n’est pas question de faire du mal à qui que ce soit. C’est donc tout bêtement que celle-ci accepte le moindre ordre émanant de Kanna.
Pour se relaxer le soir, Minato s’évade sur son téléphone. L’endroit idéal pour se détendre après une longue journée de cours. Pourtant, tout va basculer lorsqu’elle va découvrir une étrange application du nom de “Sacricifial vote” qui s’est mystérieusement installée sur son smartphone. Il lui est alors impossible de revenir en arrière ni même de désinstaller l’application.
Soudainement, une liste apparaît. Cette liste, Minato la connaît bien, elle représente tous les élèves de sa classe ainsi que son propre nom. Une consigne apparaît soudainement sur l’écran “Votez en tapant un nom. Si la personne sélectionnée à l’issue du vote ne réussit pas l’épreuve qui lui sera donnée, elle sera assassinée socialement”.
Pour Minato, cela ne pouvait être qu’un signe. Elle qui jusqu’à aujourd’hui se taisait face à Kanna a enfin une solution. Et après tout, il ne s’agit peut-être que d’une blague… Pour connaître les conséquences de son vote il faudra alors attendre le lendemain à midi précise.
La classe maudite
Comme à son habitude, la classe 2-C se retrouve pour commencer les cours de la journée. Tous échangent au sujet de la mystérieuse application apparue la veille sur les téléphones portables. D’ailleurs, seule leur classe est concernée, pour eux, il s’agit très certainement d’une farce qui a pour but d’effrayer les élèves.
C’est à l’heure du midi que les votes s’affichent. A la surprise générale, c’est Kanna Iriyama qui est élue victime de la semaine avec au total, 9 votes. Pour la jeune fille, c’est l’incompréhension totale. Il s’avère donc que la fille populaire n’est en réalité qu’une peste aux yeux de tous. C’est donc avec effroi que les élèves découvrent une Kanna folle de rage que l’on ait pu voter contre elle.
Heureusement pour elle, une nouvelle notification retentit. Pour échapper à son assasinat social, il faudra implorer l’application en tapant un certain nombre de fois sur le bouton. 100 000 fois pour la victime et 10 000 pour les autres. Un défi qui s’annonce plus que compliqué. Malgré l’acharnement de certains élèves, le quota ne sera pas rempli. Certains élèves n’ayant même pas pris la peine de cliquer une seule fois. C’est donc l’heure d’assister à l’assasinat de Kanna.
Une vidéo compromettante
Comment peut-on assassiner une personne socialement ? Et bien, la réponse est plutôt simple. Il suffit d’une vidéo pour que tout bascule. C’est donc impuissante que la victime voit défiler une vidéo compromettante. Une vidéo qui est très rapidement partagée sur tous les portables des élèves qui, sous le choc, n’ont aucun mot face à ce qu’ils viennent de voir.
Folle de rage et morte de honte, Kanna s’enfuit. Son secret révélé, celle-ci est anéantie et décide de quitter précipitamment la classe. Minato, prise de remords, décide de suivre son amie pour la raisonner. Qu’importe ce qu’ils viennent de voir, Kanna doit être forte et surmonter ce qu’il vient de se passer et Minato est prête à tout pour la soutenir dans ce moment difficile.
Malheureusement pour la jeune fille, la honte et la douleur sont beaucoup trop fortes. Sans faire attention, Kanna se fait brutalement percuter par un véhicule et décède sur le coup. Cet assasinat virtuel fût décidément plus grave qu’un simple harcèlement…
Le jeu aurait pu s’arrêter là malheureusement, une nouvelle notification retentit laissant un nouveau message qui fait froid dans le dos : prochaine élection dans six jours à minuit.
Une lecture qui laisse sans voix
Comme dis précédemment, Sacrificial vote n’est pas une lecture à mettre entre les mains de n’importe qui. Les sujets abordés sont forts. Cela pourrait faire écho à certains lecteurs car après tout, qui n’a jamais eu de lourd secret et eu peur que celui-ci soit dévoilé ?
Les vidéos qui permettent quant à elles d’assasiner socialement les élèves sont pour la plus part violentes et peuvent même, comporter des scènes de sexe. On comprend très vite le terme “assasinat socialement” car on le sait tous, de nos jours, les élèves peuvent être cruellement durs entre eux.
Comme vous pouvez vous en doutez, le harcèlement a une place très importante et il est d’ailleurs le sujet principal de ce manga. On ne parle pas ici d’un début de harcèlement avec des mots. Dans Sacrificial vote, le harcèlement est à un niveau très important que cela soit par les gestes ou même les paroles. Chacun d’entre eux y passent, élèves ou même professeurs. Car oui, on peut tous être victime de harcèlement.
En ce qui concerne les dessins, là aussi, gare aux ressentis. Les scènes sont fortes et sont parfaitement bien illustrées. À chaque page, on comprend très vite la détresse ressentie par chaque élève mais également la peur d’être élu victime du jour.
La classe 2-C va alors devoir se préparer et s’entraider si il souhaite surmonter les événements et ce, malgré leur différences.. Sacrificial vote reprend certains stéréotypes et on y retrouve différentes personnalités : les harceleurs, les plus discrets, le couple modèle ou encore, l’intello de la classe. Pourtant malgré cette différence tous auront le même objectif : trouver le coupable à l’origine de cette application