Après le très bon Perce-Neige, c’est au tour de Sayuri d’être décortiqué. Comme l’œuvre précédente, celui-ci est sorti de l’imagination de Rensuke Oshikiri. Le thème est quelque peu différent du précédent, mais nous promet une histoire aux émotions fortes. Découvrons ensemble Sayuri !
Le début d’une nouvelle vie
L’histoire est sans doute pour le moins anecdotique et de fait on retrouve un scénario typique des films d’horreur. Une famille aimante et heureuse qui, après de nombreux sacrifices, décide d’aménager et d’acquérir leur propre maison. Le rêve de bon nombres de personnes.
La bâtisse est plutôt vieille mais elle fera amplement l’affaire pour réunir toute la petite famille ainsi que les grands parents qui les accompagnent. Nous savons d’ores et déjà que ça sent mauvais pour eux.
Après un début plutôt joyeux, on rentre très rapidement dans le vif du sujet. C’est alors qu’un premier drame arrive, la mort du paternel qui est victime d’un infarctus. Un triste sort pour ce père de famille, qui s’est donné corps et âme pour acquérir enfin une maison pour faire vivre sa famille.
Malgré ce terrible événement, il n’est pas question de baisser les bras. Pour le bien de tous, chacun a décidé de continuer à vivre et de faire de son mieux pour honorer la mémoire de leur père bien-aimé.
Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu. Et cette fois-ci, c’est au tour de Keiko, l’ainée de la fratrie d’être victime de mystérieuses impressions.
Peu à peu, elle sombre dans la folie ! La jeune fille est très rapidement prise de terrifiants cauchemars et, semble petit à petit, possédée… Mais par quoi donc ? Ajoutez à cela une mère qui perd ses repères dû à la perte de son époux. La famille si parfaite semble s’effondrer au fur à mesure du temps qu’il passe dans la maison.
Chasse aux fantômes
Nous voilà donc avec le scénario en place. Évidemment, il va s’en dire que celui-ci tournera principalement sur une histoire de fantôme. On sait tous qu’une ancienne maison et des fantômes font bon ménage ! D’ailleurs, il suffit de voir la couverture du tome pour comprendre rapidement le topo. Les plus grands fans ont également remarqué une TV allumée alors qu’elle n’est pas branchée. Un petit détail que les fans de Poltergeist apprécieront. A cela s’ajoute une petite fille… mais qui est t-elle ?
Malgré le déjà-vu, Rensuke Oshikiri maîtrise à la perfection le déroulement de l’histoire. Les personnages sont particulièrement attachants, notamment la grand-mère qui malgré son vieil âge aura toute son importance. Enfin attachante, elle reste tout de même très effrayante par moment.
Comme pour le Perce-neige, les illustrations sont particulièrement violentes et ont le mérite de nous faire frissonner. Même si celles-ci sont moins présentes, on ressent tout de même l’horreur que son auteur a essayé de nous transmettre. Les visages des personnages en gros plan sont très bien détaillés et on sent toute la folie s’infiltrer petit à petit. C’est clairement ce qui fait la force de ce manga.
Du déjà vu
Pourquoi prendre un manga proposant une histoire horrifique des plus banales ? C’est certainement l’une des questions qui vous vient à l’esprit. Eh bien, rien que pour les illustrations, il me semble évident de se procurer ce petit bijou.
Là où Sayuri fait toute la différence, c’est dans sa fin. Cette fois-ci, elle est loin d’être ordinaire. De plus, l’auteur le dit lui-même, les films d’horreurs réalisés au Japon ont tous un point commun : ils se terminent mal ! Ainsi, Sayuri était pour lui l’occasion idéale de proposer un tout nouveau genre horrifique en proposant un style de fin différent.
Parce que oui, Sayuri n’est pas juste là pour faire peur. Au fur et à mesure des pages, on découvre une histoire pour le moins émouvante bien loin de ce qu’on aurait pu imaginer. Pas de panique cependant, nous n’entrons pas pour autant dans le domaine du Shôjo. L’auteur joue alors avec nos émotions, frissons, rire, tristesse… Un cocktail parfait.
Force est de constater que les fans de la première heure seront ravis de redécouvrir une œuvre de Rensuke Oshikiri qui décidément n’a certainement pas l’intention d’abandonner son style qui le différencie des autres Mangakas. Ce qui est une bonne nouvelle, d’ailleurs !
Pour les nouveaux, Sayuri serait l’occasion pour vous de découvrir ce nouvel auteur et, qui sait peut-être, vous donnera l’envie de découvrir ses secondes œuvres avec une recommandation pour Perce-Neige, qui est beaucoup plus sanglant. Les plus sensibles eux, apprécieront High Score Girl.
