Je parle très rarement du côté matériel du manga, mais cette fois-ci, il me semblait important d’aborder le sujet. Côté édition, c’est Meian qui est aux commandes et l’éditeur n’en est pas à son premier manga d’horreur, on pense notamment à “Gannibal” ou encore, « Le 9 août, tu me dévoreras”. N’oublions pas “Puella Magi Madoka” dont la réédition est disponible depuis le 16 décembre. Malgré une couverture colorée et enfantine, cet ouvrage est loin d’être pour les plus jeunes.
UNE MERVEILLE ENTRE LES MAINS
Revenons à nos moutons ou plutôt à From the Children’s Country. Nous retrouvons ainsi les deux tomes dans un format plus que correct. Le premier tome contient 192 pages tandis que le second, 224 pages. Le tout sur un format maxi (14,8 x 21 cm). Autant vous dire que le prix, 6,95 euros, prix d’un manga basique, est rapidement rentabilisé au vu du format proposé.
Les jaquettes sont quant à elles très réussies et nous plongent tout de suite dans l’ambiance. Elles sont complétées par un titre en relief qui ressort parfaitement par sa couleur, dorée pour le premier tome, rouge pour le second. Des petits détails qui font toute la différence et qui ne font qu’embellir notre mangathèque.
From the Children’s Country : Tome 1
Hajime Arakawa, un collégien inquiet pour son avenir, fugue de chez lui après s’être disputé avec sa mère. Soudain, un terrible tremblement de terre se produit, suivi par l’apparition mystérieuse de chiffres dans le ciel. Hajime se précipite alors chez lui pour retrouver sa mère, mais il découvre avec horreur qu’elle n’est plus la même…
CLASSIQUE MAIS EFFICACE
Nous retrouvons Hajime Arakawa, un jeune garçon vivant avec sa mère et dont le mari est malheureusement décédé. Suite à une dispute avec celle-ci, notre protagoniste s’enfuit du domicile familial et retrouve son amie, Izawa. Les deux amies sont pourtant bien loin d’être préparées à ce qui les attend. Un tremblement de terre survient, s’en suivra un phénomène étrange : le ciel se remplit alors de mystérieux chiffres. Hajime, paniquée, retourne à son domicile et se rend compte que sa mère n’est plus ce qu’elle était il y a encore quelques heures.
Celle-ci ne cesse de répéter les mêmes mots et semble n’avoir qu’un seul objectif : tuer son fils. Hajime s’enfuit une fois de plus de son domicile et cherche un moyen de survivre. Malheureusement, il se rend très vite compte que sa mère n’est pas la seule victime et que tous les adultes de la ville semblent avoir été atteints par la même malédiction.
Mais alors, comment survivre dans un monde d’adulte en n’ayant que seulement 14 ans ? Heureusement pour lui, Hajime peut compter sur son amie, mais également sur un groupe d’enfants qui essaye également de survivre dans ce monde post-apocalyptique, âme sensible, s’abstenir.
SAUVE QUI PEUT
En ce qui concerne le scénario, celui est assez similaire à l’école emportée (voir même, l’attaque des titans à certains passages) et qui, dernièrement, a eu le droit à sa réédition. Un scénario plutôt lambda, mais qui, on le sait, est plutôt efficace.
Une fois de plus, nos chères petites têtes blondes sont en danger et doivent ainsi apprendre à survivre sans leurs parents. C’est donc caché dans leur école que nos vaillants petits soldats sont prêts à affronter le danger. Prêt ? Pas totalement.
La seule différence ici est que les adversaires de nos jeunes survivants ne sont rien d’autre que leurs parents. Forcément, ça complique légèrement la tâche. Personne sur terre n’aimerait mettre un terme à la vie de sa mère ou son père, malheureusement pour eux, s’ils souhaitent survivre, ils devront alors les éliminer… Une décision particulièrement difficile que notre protagoniste, Hajime, va devoir prendre dès lors que sa mère apparaîtra sous forme de monstre au risque sinon, de finir en casse-croûte dans la gueule de celle qui l’a tant aimé durant ses dernières années.
From the Children’s Country : Tome 2
Un grand tremblement de terre et l’apparition mystérieuse de chiffres dans le ciel ont transformé le monde. Face à des adultes monstrueux, les enfants doivent désormais lutter pour leur survie. Alors qu’ils avaient trouvé refuge dans une école, les adultes parviennent finalement à s’y infiltrer, et Hajime et les autres enfants se retrouvent dos au mur…
UN CHOIX DIFFICILE
Naoto Akiyama nous torture l’esprit et il suffit de lire son postface pour se remettre en question quelques instants. “Qu’est-ce-qui différencie un enfant d’un adulte » ? S’en suivra une anecdote de sa vie passée qui, là encore, mérite de se poser quelques questions.
Durant notre lecture, Naoto Akiyama n’y va pas par quatres chemins et nous propose alors des scènes particulièrement choquantes. Enfant ou non, il n’a aucune pitié et c’est clairement ce genre de scène qui rend le manga encore plus terrifiant. De l’horreur à l’état pur qui ne fait pas la différence entre un enfant et une personne majeure.
En tant que lecteur, il nous est arrivé au moins une fois dans notre vie de nous dire : mais non, c’est un enfant. Il ne peut pas mourir. Et bien, il faut croire que notre auteur ne fait pas de différence, et il voit juste, car au final, un enfant reste un être humain et une créature ne saurait faire la différence. Un peu comme un lion qui aurait le choix entre une côte de bœuf et une gazelle. Pour couronner le tout, nous retrouvons des illustrations particulièrement gore et dérangeantes, de quoi confirmer que la vie est injuste que l’on ait 14 ans ou 40 ans.
Mais alors, comment fait-on pour devenir adultes lorsqu’on a seulement 14 ans ? À l’aube de ses 15 ans, Hajime va devoir apprendre à devenir adulte plus tôt que prévu. Certaines scènes sont particulièrement choquantes et j’ai dû regarder à deux fois pour être certaines qu’il s’agissait bien d’un enfant, mais c’est clairement la force de cette histoire, la survie d’enfant dans un monde post-apocalyptique. C’est dérangeant par moment, mais ça fonctionne et illustre parfaitement ce que l’auteur essaye de nous dire. “Du coup, je me demande à partir de quel moment je me sentirai enfin adulte”.