LIVRES / MANGA

Sushi Ichi !

DATE DE SORTIE
19/02/2025
AUTEUR
Etsushi OGAWA
ÉDITEUR
Kotodama
TYPE
Manga
NOMBRE DE PAGE
208 pages
PRIX
8,90 €

A la fin du XIX° siècle, à Edo (l’ancien nom de Tōkyō) c’est la grande mode des sushis. Dans la ruelle dédiée aux échoppes de sushis, celle de maître Taisuke est renommée pour soulager les maux et guérir les cœurs autant qu’elle flatte les palais et remplit les estomacs. Mais l’ouverture du Japon sur le monde extérieur va changer bien des choses…

 

Suchi Ichi ! est un manga publié en 2013 au Japon. Composé de huit tomes, il arrive en France aux éditions Petit à Petit, plus précisément sous leur nouveau label Kotodama. Le scénario est signé Ogawa Etsushi, dont on a entendu parler il y’a quelques temps avec la sortie de l’animé True Cooking Master Boy.

L’art et l’histoire du sushi

Vous n’y connaissez rien en termes de sushi ? Pas de sushi (c’était facile, non ?) ! Avant de vous lancer dans Sushi Ichi, vous pourrez, à la fin du tome, découvrir quelques pages consacrées à ce plat si spécifique et souvent méconnu. C’est vrai, après tout, vous êtes-vous déjà demandé quand a été créé le tout premier sushi et qui l’a inventé ?

Tant de questions qui méritent des réponses. Elles vous seront donc données, et cette habitude se poursuivra jusqu’au dernier tome, avec pour chacun des pages documentaires, en couleur s’il vous plaît, pour vous donner encore plus envie de déguster ce délice.

Un jeune homme audacieux

Si vous pensez que Sushi Ichi parle seulement de sushis, vous vous trompez ! Ce manga nous plonge à la fin du XIXᵉ siècle, au cœur de la capitale japonaise, à une époque où le pays commence à s’ouvrir à l’Occident. Mais dans l’ombre, certains se battent pour préserver les traditions et empêcher le changement.

Et puis, il y a Taisuke, un jeune homme audacieux qui n’a pas froid aux yeux, au point de jeter un regard noir à un commissaire ! Il ne garde pas sa langue dans sa poche et dit toujours ce qu’il pense. Mais Taisuke n’est pas seulement un homme de caractère, c’est aussi un passionné de cuisine. Il pétrit des sushis et tient son propre restaurant, modeste comme il le dit, appelé Sushi Naanohana.

Son objectif ? Faire apprécier sa nourriture à n’importe quel client, même le plus récalcitrant ! Cela commence avec le commissaire, rencontré plus tôt et avec lequel Taisuke a eu une altercation… Mais, saura-t-il convaincre le ?

Sushi Ichi !
Sushi Ichi !

Une bouchée à la fois

Le commissaire fait alors son entrée sur les lieux, et c’est à ce moment que nous découvrons une facette totalement inédite de Taisuke : un véritable maître dans l’art des sushis, dont la passion et la précision se révèlent dans chaque geste. Sous le regard attentif de son client, et après plusieurs minutes de préparation minutieuse (pendant lesquelles le lecteur ne peut que saliver à travers les pages), Taisuke nous dévoile l’un de ses mets emblématiques : le nigiri de congre de Nanohana. Et l’ingrédient secret qui rend ce plat si particulier ? Du chocolat. Un pari audacieux, il fallait oser !

Cependant, il n’est pas question de hasard dans ce choix. En réalité, il y a quelques mois, le fils du commissaire, Hirotada, avait eu l’occasion de déguster ce même plat au restaurant, et en était tombé sous le charme. Malheureusement, Hirotada est décédé prématurément, un an auparavant. Avant sa disparition, son dernier souhait avait été que son père goûte absolument ce plat de congre.

Ainsi, une simple bouchée suffira à convaincre le commissaire. La douceur inattendue du chocolat se révèle pleinement, et pour lui, cela devient une évidence : il s’agit là d’un moyen subtil mais puissant de rendre hommage à son fils perdu. Après cette dégustation, un tournant se produit. Le commissaire, transformé par l’expérience, commence à voir les choses sous un nouveau jour et, déterminé, aspire désormais à préserver l’essence de ce qu’il a tant chéri tout en avançant vers un avenir incertain mais plein de résolutions.

Un plat, une réconciliation

Le commissaire ne sera pas le seul à savourer les mets de Taisuke, car ce dernier fait bientôt la rencontre d’Oshizu, une jeune femme, épouse d’Ebi Tatsu, un autre restaurateur, spécialisé dans les crevettes. Malheureusement, la vie d’Oshizu est loin d’être sereine. Depuis trois mois, son mariage traverse une crise profonde, et le couple est séparé à cause de disputes incessantes qui ont terni leur relation. Depuis cette rupture, Oshizu s’enfonce dans l’alcool pour tenter d’oublier sa tristesse et sa solitude.

Taisuke, intrigué par la situation d’Oshizu, décide de se rendre dans le restaurant d’Ebi Tatsu. Là, il demande à goûter l’un de ses plats. Après avoir pris une bouchée, il n’hésite pas à dénigrer le travail de Tatsu, lui disant que son nigiri n’est pas à la hauteur de son restaurant. Cette remarque résonne dans la tête d’Ebi qui se rend au restaurant de ce dernier, déterminé à comprendre son secret et à savoir comment s’améliorer.

Taisuke lui montre alors sa technique avec une précision impressionnante. Et comme pour le commissaire, une seule bouchée suffit pour provoquer une révélation chez Ebi Tatsu. Cette fois, c’est le riz qui fait toute la différence.

Dans cette expérience, Ebi Tatsu réalise également qu’il a négligé le soutien précieux de sa femme, Oshizu, et qu’elle a toujours été un pilier important pour lui, même dans son travail. Cette prise de conscience le pousse à se réconcilier avec elle, renouant ainsi des liens qu’il avait laissés se briser…

Sushi Ichi !

Le chef au grand cœur

Vous l’aurez compris, tout au long de ce premier tome, Taisuke va venir en aide à de nombreuses personnes, chacune confrontée à ses propres préoccupations et parfois à des situations difficiles. Avec son sourire et sa passion pour la cuisine, il leur offrira bien plus que des plats : il leur donnera l’opportunité de surmonter leurs tracas, de raviver l’espoir et de redécouvrir les petites joies de la vie.

Taisuke est prêt à tout pour faire plaisir à travers sa cuisine. Il souhaite partager de nouvelles saveurs et offrir à chacun une expérience mémorable. Aucun défi ne l’effraie : chaque obstacle est pour lui une occasion de démontrer que la cuisine a ce pouvoir unique de rapprocher les âmes et de résoudre les soucis du quotidien, le tout dans la bonne humeur et avec un enthousiasme contagieux.

CONCLUSION

Mon avis sur Sushi Ichi est assez mitigé. Il faut avouer que ce n’est pas le genre de lecture que j’ai l’habitude de choisir, surtout à cause de la période historique. De plus, je ne suis pas particulièrement fan de sushis (un sacrilège, paraît-il !). Pourtant, j’ai été agréablement surpris et j’ai salivé plus d’une fois à l’idée de découvrir les recettes de Taisuke.

Ce manga nous plonge dans un univers où la cuisine devient bien plus qu’une simple passion. Il met en avant la force des petites actions quotidiennes et l’impact qu’elles peuvent avoir sur les relations humaines. Taisuke, avec son sourire et son savoir-faire, parvient à toucher les cœurs de ceux qui croisent son chemin, transformant chaque rencontre en une expérience unique, et tout ça, seulement avec de la nourriture (et un petit discours au passage).

Côté dessins, l’aspect vintage est assez marqué, ce qui est sans doute un choix de l’auteur, mais il se justifie également par le fait que le manga date de 2014. On ressent bien que l’auteur, Etsushi Ogawa, est un maître du genre, spécialisé dans les mangas culinaires. Son expertise se reflète dans les détails et l’atmosphère, rendant la lecture immersive, même pour quelqu’un qui n’est pas forcément un passionné de sushis.

Ce sont donc principalement les dessins et la période qui m’ont déstabilisé. Cependant, ce qui m’a définitivement convaincu, ce sont les recettes et l’humour omniprésent ! J’ai aussi trouvé que Taisuke était un personnage particulièrement attachant, avec un grand cœur.

Alors, si vous aimez l’époque Edo ainsi que les sushis et autres mets incroyables, vous êtes clairement au bon endroit ! Au total, 8 tomes sont prévus, et le second arrivera en avril 2025.

Partager l'article :

Nos derniers articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *