Suchi Ichi ! est un manga publié en 2013 au Japon. Composé de huit tomes, il arrive en France aux éditions Petit à Petit, plus précisément sous leur nouveau label Kotodama. Le scénario est signé Ogawa Etsushi, dont on a entendu parler il y’a quelques temps avec la sortie de l’animé True Cooking Master Boy.

L’art et l’histoire du sushi
Vous n’y connaissez rien en termes de sushi ? Pas de sushi (c’était facile, non ?) ! Avant de vous lancer dans Sushi Ichi, vous pourrez, à la fin du tome, découvrir quelques pages consacrées à ce plat si spécifique et souvent méconnu. C’est vrai, après tout, vous êtes-vous déjà demandé quand a été créé le tout premier sushi et qui l’a inventé ?
Tant de questions qui méritent des réponses. Elles vous seront donc données, et cette habitude se poursuivra jusqu’au dernier tome, avec pour chacun des pages documentaires, en couleur s’il vous plaît, pour vous donner encore plus envie de déguster ce délice.
Un jeune homme audacieux
Si vous pensez que Sushi Ichi parle seulement de sushis, vous vous trompez ! Ce manga nous plonge à la fin du XIXᵉ siècle, au cœur de la capitale japonaise, à une époque où le pays commence à s’ouvrir à l’Occident. Mais dans l’ombre, certains se battent pour préserver les traditions et empêcher le changement.
Et puis, il y a Taisuke, un jeune homme audacieux qui n’a pas froid aux yeux, au point de jeter un regard noir à un commissaire ! Il ne garde pas sa langue dans sa poche et dit toujours ce qu’il pense. Mais Taisuke n’est pas seulement un homme de caractère, c’est aussi un passionné de cuisine. Il pétrit des sushis et tient son propre restaurant, modeste comme il le dit, appelé Sushi Naanohana.
Son objectif ? Faire apprécier sa nourriture à n’importe quel client, même le plus récalcitrant ! Cela commence avec le commissaire, rencontré plus tôt et avec lequel Taisuke a eu une altercation… Mais, saura-t-il convaincre le ?


Une bouchée à la fois
Le commissaire fait alors son entrée sur les lieux, et c’est à ce moment que nous découvrons une facette totalement inédite de Taisuke : un véritable maître dans l’art des sushis, dont la passion et la précision se révèlent dans chaque geste. Sous le regard attentif de son client, et après plusieurs minutes de préparation minutieuse (pendant lesquelles le lecteur ne peut que saliver à travers les pages), Taisuke nous dévoile l’un de ses mets emblématiques : le nigiri de congre de Nanohana. Et l’ingrédient secret qui rend ce plat si particulier ? Du chocolat. Un pari audacieux, il fallait oser !
Cependant, il n’est pas question de hasard dans ce choix. En réalité, il y a quelques mois, le fils du commissaire, Hirotada, avait eu l’occasion de déguster ce même plat au restaurant, et en était tombé sous le charme. Malheureusement, Hirotada est décédé prématurément, un an auparavant. Avant sa disparition, son dernier souhait avait été que son père goûte absolument ce plat de congre.
Ainsi, une simple bouchée suffira à convaincre le commissaire. La douceur inattendue du chocolat se révèle pleinement, et pour lui, cela devient une évidence : il s’agit là d’un moyen subtil mais puissant de rendre hommage à son fils perdu. Après cette dégustation, un tournant se produit. Le commissaire, transformé par l’expérience, commence à voir les choses sous un nouveau jour et, déterminé, aspire désormais à préserver l’essence de ce qu’il a tant chéri tout en avançant vers un avenir incertain mais plein de résolutions.
Un plat, une réconciliation
Le commissaire ne sera pas le seul à savourer les mets de Taisuke, car ce dernier fait bientôt la rencontre d’Oshizu, une jeune femme, épouse d’Ebi Tatsu, un autre restaurateur, spécialisé dans les crevettes. Malheureusement, la vie d’Oshizu est loin d’être sereine. Depuis trois mois, son mariage traverse une crise profonde, et le couple est séparé à cause de disputes incessantes qui ont terni leur relation. Depuis cette rupture, Oshizu s’enfonce dans l’alcool pour tenter d’oublier sa tristesse et sa solitude.
Taisuke, intrigué par la situation d’Oshizu, décide de se rendre dans le restaurant d’Ebi Tatsu. Là, il demande à goûter l’un de ses plats. Après avoir pris une bouchée, il n’hésite pas à dénigrer le travail de Tatsu, lui disant que son nigiri n’est pas à la hauteur de son restaurant. Cette remarque résonne dans la tête d’Ebi qui se rend au restaurant de ce dernier, déterminé à comprendre son secret et à savoir comment s’améliorer.
Taisuke lui montre alors sa technique avec une précision impressionnante. Et comme pour le commissaire, une seule bouchée suffit pour provoquer une révélation chez Ebi Tatsu. Cette fois, c’est le riz qui fait toute la différence.
Dans cette expérience, Ebi Tatsu réalise également qu’il a négligé le soutien précieux de sa femme, Oshizu, et qu’elle a toujours été un pilier important pour lui, même dans son travail. Cette prise de conscience le pousse à se réconcilier avec elle, renouant ainsi des liens qu’il avait laissés se briser…


Le chef au grand cœur
Vous l’aurez compris, tout au long de ce premier tome, Taisuke va venir en aide à de nombreuses personnes, chacune confrontée à ses propres préoccupations et parfois à des situations difficiles. Avec son sourire et sa passion pour la cuisine, il leur offrira bien plus que des plats : il leur donnera l’opportunité de surmonter leurs tracas, de raviver l’espoir et de redécouvrir les petites joies de la vie.
Taisuke est prêt à tout pour faire plaisir à travers sa cuisine. Il souhaite partager de nouvelles saveurs et offrir à chacun une expérience mémorable. Aucun défi ne l’effraie : chaque obstacle est pour lui une occasion de démontrer que la cuisine a ce pouvoir unique de rapprocher les âmes et de résoudre les soucis du quotidien, le tout dans la bonne humeur et avec un enthousiasme contagieux.