Décidément, le mois de février est particulièrement riche dans le sujet de l’horreur. Après un premier tome de Watch and die particulièrement sanglant dont l’article est disponible ici. C’est au tour de Psychopath GirlFriend d’être décortiqué. Cette fois-ci, c’est Kfumi qui est au commande pour le scénario, secondé par Huilamsi et Tatsuya Sakura pour les illustrations. Déjà connue au pays du soleil levant, cette œuvre est la première publiée en France. Qui sait, peut-être que cela ouvrira la porte à de nouveaux mangas ?
Sorti en 2020 au Japon il est composé de seulement 4 tomes. Et c’est désormais à notre tour de découvrir ce manga, qui promet d’être particulièrement mystérieux et ce, dès la couverture.. Et d’ailleurs, parlons de celle-ci !
Lorsque j’ai vu la jaquette j’ai tout de suite pensé à Purgatory Girl (disponible ici) qui est également édité par Omaké books. Si vous l’avez lu vous savez à quel point celui-ci est sanglant et sinon, nous vous invitons grandement à vous le procurer également. Dans ce manga nous faisons la connaissance de Kirié, personnage principal de cette licence et qui avait le don d’être particulièrement folle…
Alors, Kyôko sera-t-elle aussi déjantée que son aînée, Kirié ? Verdict dans quelques instants !
PAS DE PITIÉ
Le Harcèlement est désormais régulièrement abordé dans la « manga-sphère », Le Perce-Neige, Le péché Originel de Takopi en sont la preuve. Une thématique plutôt difficile à évoquer tant le sujet est sensible, mais qui annonce une lecture bouleversante, et ça, on aime !
C’est d’ailleurs l’une des thématiques que l’on découvre au début de Psychopath GirlFriend. Nous y faisons la rencontre d’un jeune garçon, Yûma, victime de brimades par ses camarades. Racket, violences verbales et physiques sont son quotidien et il est difficile pour lui de se défendre. Son seul exutoire est de rayer des voitures lorsqu’il est seul, un moyen d’exorciser sa colère sans que personne ne le voit.
A côté de ça nous retrouvons également Kyôko, une jeune fille d’apparence plutôt froide et solitaire. En réalité, elle est également victime de brimades mais à la différence de Yûma, Kyôko ne se laisse pas faire quitte à se salir les mains et fracasser le crâne de ses harceleurs à coups de seau.
JE TE PROTéGERAIS
Un jour comme les autres pour Yûma qui une fois de plus, est victime de racket, l’obligeant alors à voler sa propre mère qui travaille durement et jusque tard le soir. Comme à son habitude, il se venge sur les voitures pensant être seul et dissimulé à la vue de tous… Ce n’est pourtant pas le cas, Kyôko non loin de là a vu toute la scène et se sent mystérieusement attirée par le jeune homme.
Bien qu’effrayé, Yûma va petit à petit ressentir une attirance pour celle qui semble être sa version au féminin. Pourtant le jeune homme doute. Comment une fille comme elle pourrait s’intéresser à lui ? Lui, détesté et ignoré de tous. Kyôko, bien décidé à dévoiler ses sentiments fera son maximum pour l’aider. Sont-ils réellement identiques ? Ou est ce que Kyôko va faire basculer Yûma dans la folie ?
NOUS SOMMES TOUS LES DEUX PAREILS
On comprend donc assez rapidement que nous allons suivre l’histoire de deux jeunes adolescents, complètement mis de côté par la société et victimes de brimades dues à leur faiblesse. Faiblesse ? Pas totalement. Nous découvrons alors le passé de Kyôko qui a toujours eu à subir sa différence. Pourtant, la jeune fille ne s’est jamais laissée faire. Laissant alors place à sa folie destructrice et lui donnant la force de vaincre ce qui sont sur son passage.
Le harcèlement sera également évoqué et cette fois-ci d’un point de vue extérieur. Nous y ferons la rencontre d’un professeur qui ne semble pas prêter attention à ses élèves ni même aux violences qui se jouent non loin de lui. Triste réalité dans notre société et qui malheureusement est encore d’actualité.
Le sujet est alors parfaitement évoqué et on pourrait presque ressentir la détresse de Yûma qui souffre le martyr. Les illustrations sont réalisées à la perfection et nous dévoilent toute la douleur que l’on peut subir lors de violences qui souvent nous bloquent et nous murent dans le silence.
Le manga nous donne par ailleurs l’occasion d’envisager les conséquences du harcèlement du point de vue d’un personnage qui ne se laisse pas faire. Bien qu’étant une fille, Kyôko est dans cette situation et ô combien cela fait plaisir de découvrir qu’on peut être une femme et ne pas se laisser maltraiter ! Bien qu’ inexpressive sur les illustrations, on arrive malgré tout à ressentir la folie qui se dégage du personnage. Nul doute que cela n’est que le commencement et qu’elle sera prête à protéger celui qui fait battre son cœur.