Avant-propos
Il y a parfois des jeux qu’on attend pendant des années, ceux qui éveillent une émotion particulière dès leur première annonce. Pour moi, Bye Sweet Carole fait clairement partie de cette catégorie. Lorsqu’il a été dévoilé en 2021, j’étais folle de joie… et pour cause ! Le concept était immédiatement intriguant. Un jeu narratif à l’atmosphère horrifique, puisant son inspiration dans les grands classiques de l’animation Disney et plus particulièrement dans l’univers merveilleux et parfois inquiétant d’Alice au pays des merveilles. Les références à cet imaginaire ne manquent pas, mais cette fois, pas question d’incarner Alice.
Ce projet est porté par le studio Little Sewing Machine, dirigé par Chris Darril, déjà auteur de la série Remothered, et édité par Maximum Entertainment.
De la douceur à l’effroi
Dans Bye Sweet Carole, on découvre Lana, une jeune pensionnaire de l’orphelinat Bunny Hall au début des années 1900. Rêveuse et un peu à part, Lana se sent souvent décalée par rapport aux autres. Pourtant, elle trouve en Carole, une autre pensionnaire, une véritable amie, quelqu’un qui la comprend.
Mais un jour, Carole disparaît soudainement, sans laisser la moindre trace.
C’est là que tout bascule. Animée par l’inquiétude et un profond attachement, Lana se lance à la recherche d’indices pour comprendre ce qui est arrivé à sa meilleure amie. Ce qui n’était au départ qu’une simple enquête prend alors des airs de conte sombre, mêlant mystère, poésie et étrangeté.
Le jeu dévoile une toute nouvelle ambiance. Les décors deviennent beaucoup plus sombres et inquiétants, peuplés de créatures tapis dans l’ombre. Oubliez le ravissant petit lapin blanc aperçu plus tôt : ici, les lapins peuvent être diabolique, à l’exception de quelques-uns… dont vous faites partie.


Mon petit lapin a bien du chagrin…
Et oui, Lana a une particularité : elle peut se transformer en adorable petit lapin. D’un simple clic, elle se métamorphose, et tout (ou presque) devient possible.
Mais ne vous laissez pas tromper par ce côté mignon. Cette transformation est bien plus qu’un atout esthétique : elle vous permet surtout de vous faufiler dans les moindres recoins de l’orphelinat, un lieu vaste et truffé de secrets cachés. Dans les nombreuses pièces de Bunny Hall, ces secrets deviennent autant d’indices pour vous rapprocher de la vérité sur la disparition de Carole.
Mais ce n’est pas tout. Tout le monde à Bunny Hall n’a pas les meilleures intentions. Certains pensionnaires et figures de l’ombre feront tout pour vous bloquer dans votre quête. Se transformer en petit lapin devient alors un véritable outil de survie, pour échapper à vos ennemis et avancer aussi vite que possible dans votre enquête. À vos pattes, et filez avant qu’ils ne vous attrapent !
Furtivité et débrouillardise
Outre sa forme de lapin, Lana reste avant tout une jeune femme pleine de vie, intelligente et débrouillarde, malgré sa silhouette frêle.
Sous cette forme, elle peut escalader des échelles, activer des leviers ou ramasser des objets. Cependant, comme sous sa forme de lapin, elle n’a aucun moyen de défense. Lorsqu’une créature apparaît, son seul moyen de survie est de se cacher dans l’environnement. Glissez-vous dans l’ombre et retenez votre souffle… jusqu’à ce que la créature disparaisse.


Un compagnon qui a tout d’un héros
Mais parfois, être un lapin ou se cacher ne suffit pas. Heureusement, Lana peut compter sur un fidèle compagnon : Baesie, son unique confident depuis la disparition de Carole. Très vite dans l’aventure, vous ferez sa rencontre et comprendrez à quel point il est précieux pour Lana, tant sur le plan émotionnel que pratique.
Tout comme Lana, Baesie peut se transformer, ce qui lui permet d’atteindre des zones inaccessibles autrement. Sa tête peut, par exemple, servir à court-circuiter des installations électriques. Il possède également un parapluie, que vous pourrez utiliser pour attaquer certains ennemis.
Au-delà de ses capacités, Baesie joue un rôle crucial dans l’histoire : il est le seul (ou presque) confident de Lana, celui avec qui elle peut partager ses peurs, ses doutes et ses espoirs de retrouver Carole. Et ce, même si les combats restent rares…
Quand le jeu devient récit
Car oui, Bye Sweet Carole n’est pas un jeu où l’action prime. Les compétences de Baesie seront peu utilisées, et ce n’est pas un défaut : le jeu est fait pour être vécu, pas seulement joué. Si vous cherchez à marteler vos touches pour vaincre des ennemis, ce n’est pas ici que vous trouverez votre bonheur.
Ici, il s’agit de plonger dans une histoire, d’observer chaque détail, de ressentir l’atmosphère et de vous laisser porter par les décors entièrement réalisés à la main. Chaque pièce, chaque couloir de Bunny Hall raconte quelque chose, et votre rôle n’est pas seulement de participer… c’est de vivre, explorer et ressentir les émotions de Lana (et pas que).
Votre principal défi sera de résoudre des énigmes. Elles viennent sans aucun indice et certaines peuvent se révéler frustrantes, nécessitant plusieurs allers-retours. Mais rassurez-vous : elles restent à la portée de tous. Vous devrez, par exemple, trouver un code chiffré, activer des leviers dans un ordre précis ou combiner des objets. Rien de trop complexe.


Au-delà des énigmes
Outre les énigmes, vous aurez également accès à quelques mini-jeux, deux plus précisément.
Le premier consiste à tenir l’équilibre lorsque vous traversez des passages étroits avec Lana. Pour cela, vous devrez veiller à garder votre stabilité pour ne pas basculer dans les ténèbres.
Le second mini-jeu (à faire deux fois) consiste à réaliser des pas de danse. Certes, c’est un peu du déjà-vu, mais rien de gênant et surtout, quel plaisir de voir une Lana rayonnante dans sa robe, pleine de vie et de grâce !
Un conte sombre où les femmes brillent
Et qu’en est-il de l’ambiance ? Parce que oui, Bye Sweet Carole est magnifique, mais il réserve aussi quelques frissons. Rassurez-vous, ici, pas de sang ni de scènes horribles, mais une peur douce, celle qui fait frissonner sans vraiment vous faire fuir. Imaginez un vieux dessin animé qui, enfant, vous avait un peu terrifié… pour moi, c’était Taram et le chaudron magique. Ici, le jeu réussit le même tour : il n’effraie pas à outrance, mais instille ce frisson délicat, cette horreur enfantine qu’on apprécie tant.
Mais ce n’est pas tout. Le jeu ne se contente pas de raconter une histoire : il met aussi en lumière les luttes et les aspirations des femmes, même dans un contexte sombre. À travers Lana et Carole, on explore des thèmes de solidarité, de résistance et de quête de soi, tout en étant immergé dans un univers où la magie et l’horreur se côtoient harmonieusement. Bref, un cocktail parfait qui fonctionne à merveille !

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