Pine : Le temps du deuil est un jeu vidéo indépendant de courte durée qui raconte l’histoire d’un homme ayant perdu sa femme. Cette nouvelle interactive, sous forme de point and click, risque donc fortement de toucher les joueurs les plus sensibles.
Bien que le jeu soit dénué de dialogue, tout vous sera expliqué visuellement. Ce qui le rend accessible aux personnes de toutes les nationalités.
Sachez que Made up Games a été fondé par Tom Booth et Najati Imam. Le premier est illustrateur depuis plus de dix ans, tandis que l’autre est programmeur. Ce jeu vidéo, sorti le 13 décembre 2024, est leur premier jeu narratif.
Un bûcheron en auto-suffisance
Votre première rencontre avec l’homme en deuil aura lieu lorsque celui-ci coupe du bois. Cela fera office de tutoriel pour vous expliquer comment vous allez pouvoir interagir selon le moment.
Comme le jeu est rempli d’animations, il vous faudra être attentif à ce point bleu. Car celui-ci apparaît lorsque vous pouvez interagir avec l’écran. Soit pour que l’homme donne un coup de hache, soit pour une autre action.
Hormis cliquer avec votre souris, vous pourrez également la déplacer lorsqu’une ligne blanche apparaît à l’écran. Dans cet exemple, le but est de couper les branches du tronc.
Ces phases constituent des minis jeux. Vous ne pouvez donc pas déplacer le bûcheron et resterez, dans l’ensemble, assez passif.
Un quotidien qui semble banal
Vous allez donc suivre les tâches de ce jeune homme qui vit seul dans une clairière, entourée d’une forêt de pins. Dans cet environnement dessiné à la main, vous serez invité à choisir parmi trois choses à réaliser avant de terminer la journée.
Ici tout commence par un seau, un panier et le chariot. Vous pouvez interagir avec n’importe lequel car l’ordre n’a pas d’importance. Et de toute façon, tout devra être fait.
Dans l’exemple du seau, l’homme ira puiser de l’eau pour le remplir grâce au déplacement de votre souris. Je vous laisse découvrir ce qui sera effectué à l’aide des autres éléments.
Des souvenirs qui se cachent derrière la monotonie
Et si les jours qui se suivent semblent tous se ressembler, malgré que vous choisissiez d’effectuer les tâches dans un ordre différent au fil du temps. Tout à coup, quelque chose va attirer l’attention du bûcheron.
Cela peut être un objet ou autre chose. Quoi qu’il en soit, un souvenir de sa bien-aimée disparue fera surface. Et bien que raviver ce souvenir soit douloureux, l’homme en deuil gérera ses émotions à sa manière.
Vous, de votre côté, vous devrez accomplir un mini-jeu. Le premier étant de ramasser des pommes de pins cachées à l’écran. À chaque fois, vous devrez en ramasser 5 (le tas se remplit sur votre droite).
Lors de ses phases, la couleur et la musique sont différentes. De plus, la femme est présente. Ce qui indique que vous revivez un souvenir du passé.
Sculpture de mémoire
A force de penser à sa chère disparue, le grand gaillard au cœur en peine décide de sculpter l’une de ses bûches. Lors de ce mini-jeu, il vous faudra tourner la réalisation et la couper progressivement pour révéler une magnifique statue de la femme qu’il aime.
Au fil des saisons
Après avoir suivi le quotidien de cet homme lors du printemps, bien vite l’été frappera la clairière. Le principe des trois tâches à effectuer se présente à nouveau. Pendant l’été, l’homme restera au frais, dans sa maison. Vous devrez choisir entre le seau, la hache et l’assiette.
Les dessins et les animations vont donc évoluer au fil des saisons. Bien entendu, plus le temps avance et plus le temps du deuil grandit également. Pour au final, découvrir comment ce bûcheron vivant en auto-suffisance, va gérer cette perte.
Quel est la difficulté des mini-jeux ?
Comme je vous l’expliquais, le jeu est centré sur l’histoire et donc la contemplation de celle-ci. Heureusement, tout cela est dynamisé par différents mini-jeux, liés aux tâches quotidiennes ainsi qu’aux souvenirs.
Si pour les premières, l’interaction est courte (un clic, un déplacement). Pour les réminiscences, cela dure un peu plus longtemps.
Pour vous montrer un autre exemple que cité plus haut, ici, vous devez reproduire le même son que la jeune femme, en cliquant au bon moment. Là encore, elle vous fera reproduire plusieurs rythmes différents à l’aide des bâtons.
Sachez qu’il n’y a rien de compliqué pour réussir ces petits jeux. Après avoir compris intuitivement ce qu’on attend de vous, ceux-ci durent généralement quelques minutes.
Et niveau émotion ?
Le sujet abordé ici est, comme le titre l’indique, le deuil. Si, à force de répéter les mêmes tâches, certains risquent de s’ennuyer, les mini-jeux sont là pour pallier cette redondance.
En tout cas, on s’attache assez vite à ce pauvre hère qui affiche clairement ses émotions. Sans oublier la musique qui est émouvante et accompagne parfaitement les animations.
Et au fil des jours qui pèsent de plus en plus lourd en raison de cette absence, on ne peut que ressentir de l’empathie pour cet homme qui essaie de gérer tous ses souvenirs. Chacun pourra interpréter à sa façon ce qu’il se passe dans l’âme et le cœur meurtri de ce bûcheron.
Il est donc très probable que des larmes viennent remplir le regard des joueurs lors des moments émouvants.
Mon ressentis
Je trouve que Pine : le temps du deuil est une très belle histoire ! Certes, elle dure 90 minutes mais je trouve cela bien suffisant. Très vite, on voit la tristesse sur le visage de cet homme. Rapidement, on comprend sa solitude, et cela à travers les décors, les animations et la musique. Tout est très bien équilibré pour rendre le joueur empathique.
Puis la transition entre le présent et le passé est très bien réalisée. La distinction est évidente et bien amenée. Le tout se terminant par les minis-jeux qui ajoutent du dynamisme dans cette nouvelle.
Si les tâches d’une saison sont similaires. Le fait de pouvoir choisir leur ordre permet de réduire cette redondance. Je trouve que cette répétition des tâches quotidiennes souligne cette monotonie. Cette dernière est pesante car elle est rythmée par cette solitude et le silence.
Au final, même si l’on devine le choix que fera ce bûcheron, j’ai été ravie de l’accompagner sur ce chemin. Et chacun pourra interpréter son dernier geste.